LA RESTAURATION DES BRISE-LAMES QUI PROTÈGENT LA DIGUE DE SAINT-MALO

Les brise-lames en chêne, vieux de 200 ans, qui protègent la digue de Saint-Malo sur la grande plage du Sillon vont être en partie remplacés à l’identique. Environ 1 000 pieux vont être déplantés et replantés tandis qu’une partie sera remplacée par des nouveaux en chêne.
À Saint-Malo, ce ne sont pas moins de 3 000 brise-lames en chêne de 7 mètres qui ont été installés il y a 200 ans pour arrêter les vagues frappant la digue. Ceux-ci sont maintenant très vieux et c’est pourquoi la ville a décidé de les remplacer. Alors la prochaine fois que vous viendrez passer un séjour dans notre hôtel de charme à Saint-Malo, vous pourrez admirer les nouveaux brise-lames.
DEBOUT FACE À LA MER, LES BRISE-LAMES, GARDIENS CENTENAIRES, VEILLENT SUR LA DIGUE
Cela fait près de 200 ans que les brise-lames en chêne de Saint-Malo protègent la digue des outrages du temps et des attaques incessantes de la mer.
Cette restauration spectaculaire doit composer avec la marée qui rythme les interventions des pelleteuses et autres engins de chantier qui s’empressent de sillonner la plage dès que la mer se retire. Le rythme du chantier est soutenu et une trentaine de pieux sont posés par jour.
La grande plage du Sillon est devenue encore plus que d’habitude un lieu d’attraction et de promenade où se pressent les badauds venus admirer le ballet des engins de chantier qui creusent, tirent, tassent à un rythme effréné. Il faut faire vite car la mer ne s’éloigne jamais pour bien longtemps avant de reprendre ses droits.
Les pieux en chêne de 7 mètres de long ont été installés au 19e siècle sur la plage sur environ 3 kilomètres pour protéger la digue des attaques répétées des vagues. Après avoir excavé autour de l’ancien pieu, le grappin de l’engin s’en saisit par le sommet pour le déchausser avant d’en poser un nouveau tenu d’aplomb grâce à un cadre en acier. L’ensemble est ensuite remblayé et le trou d’environ 2,50 m de profondeur est comblé avec des pierres et du sable.
Un des objectifs est de conserver l’aspect des brise-lames tel qu’il était autrefois. Pour cela, des pieux en chênes noueux et irréguliers ont été sélectionnés pour remplacer les anciens.
La plupart des 3 000 brise-lames ont été installés en 1825 par les Ponts et Chaussées. Mais les plus petits, ceux dont la hauteur ne dépasse pas un mètre, datent de 1698 et ont été plantés après les violentes marées d’équinoxe.
UN PATRIMOINE QUE CHATEAUBRIAND A ÉVOQUÉ DANS SES MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE
Chateaubriand dans ses Mémoires d’Outre-Tombe raconte qu’il se cachait enfant dans cette forêt bien agencée, grimpant parfois à marée haute au sommet pour plonger dans l’onde viride tournoyant autour des pieux.
Ces brise-lames jouent un rôle encore très important aujourd’hui car les joints entre les pierres s’érodent sous l’assaut continuel des vagues. Au bout de quelque temps, un vide se crée et la digue risque de s’effondrer.
Le chantier dont le coût devrait être de 1,7 million d’euros a démarré le 15 novembre et devrait s’achever fin février 2022. Il est prévu que mille pieux soient déplantés et en partie remplacés par des neufs à l’identique.
C’est une grande première car cette opération n’avait jamais eu lieu auparavant, même si ponctuellement quelques pieux avaient déjà été remplacés.
À la fin des travaux, la propriété des brise-lames sera transférée de l’État à la ville de Saint-Malo dans le cadre de la prévention des inondations. Les anciens brise-lames seront déclassés puis stockés et séchés dans un parc avant d’être restitués à la ville pour décorer l’espace public ou parfois les céder à des habitants qui ont manifesté la volonté de conserver ce patrimoine.

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